C’est dans la plaine de Salisbury que se dresse depuis 5 000 ans, le plus beau monument mégalithique d’Europe. Stonehenge fascine archéologues et astronomes.
Ce site n’a pas encore livré tous ses secrets. Etait-ce un temple ou encore un monument funéraire, ou un symbole astronomique ?
Les bâtisseurs de Stonehenge.
Les Celtes ont toujours voué un grand respect à Stonehenge. Mais, on sait qu’ils n’en sont pas les bâtisseurs.
Il est certain que le site a été utilisé par les druides pour leurs cérémonies. Cependant, les lourds mégalithes étaient là bien avant l’arrivée des Celtes sur le sol britannique.
Au 17e siècle, les découvertes archéologiques favorisèrent l’hypothèse selon laquelle le grand cercle de pierre aurait été construit par les Mycéniens.
Aujourd’hui, la paternité du site est reconnue aux anciennes populations autochtones.
En fait, les versions sont confuses et discordantes. Aucun ouvrage de référence ne semble pouvoir vraiment dire avec certitude qui a bâti Stonehenge.
Grâce aux techniques de datation au carbone, on sait que le site a été construit en quatre phases entre 3 100 et 1 600 avant notre ère, avec des pierres d’origines différentes.
Il faut préciser que les experts penchèrent tout d’abord pour trois campagnes de construction mais aujourd’hui, ils penchent plutôt pour quatre phases bien distinctes.
Certaines pierres proviennent d’Avebury, à une vingtaine de kilomètres, d’autres des monts Prescelly dans le pays de Galles à plus de 200 kilomètres, et de Milford Haven, à 250 kilomètres.
Les caractéristiques du site.
Stonehenge est issu d’un mot saxon signifiant « gibet de pierre ».
Première phase de construction : Seconde moitié du IIIe millénaire. Les bâtisseurs ont érigé un talus circulaire d’environ 90 mètres de diamètre délimité par un fossé.
L’entrée du cercle sacré était indiquée par deux monolithes et un troisième « Heel Stone » était placé à l’extérieur de l’enceinte.
Deuxième phase : On creusa dans le flanc intérieur du terre-plein 56 trous. La découverte d’ossements humains fait penser à des tombes.
Cercle de sarsen
Troisième phase : Fin du IIIe millénaire et début du IIe, on disposa en fer à cheval et en double rangée, au centre du cercle, 80 « pierres bleues », des roches éruptives extraites des carrières du Pays de Galles, distantes de plus de 200 km.
Quatrième phase : XVIe ou XVe siècle avant notre ère. Les pierres bleues furent enlevées et remplacées par 30 énormes monolithes de grès local.
Environ 40 « pierres bleues » furent récupérées pour former un second cercle à l’intérieur du premier.
Au milieu, on dressa 5 trilithes disposés en fer à cheval, d’environ 7 m de hauteur.
Le point focal de la structure était occupé par une pierre plate baptisée « pierre de l’autel ».
Les mystères de l’édification du site.
Ce site a été élaboré selon un plan extrêmement précis. Sa construction a exigé un effort titanesque. Il ne faut pas oublier que les chariots à roue n’existaient pas quand la construction a débuté.
Certains monolithes atteignent 50 tonnes !
Cinq imposants trilithes.
A ce jour, aucun scientifique n’a su vraiment expliquer comment ces pierres ont pu être déplacées sur de si longues distances.
La théorie communément admise est la suivante :
On suppose que les monolithes ont été tirés sur des traîneaux par des centaines d’hommes puis, mis en place au moyen de rondins, de cordes, de troncs d’arbres, de leviers et d’échafaudages de bois.
On peut d’ailleurs se demander pourquoi ces hommes ont été chercher si loin des blocs issus de roches différentes.
De nombreux mégalithes ont disparu au Moyen Age quand le site a été utilisé comme carrière.
Nul ne peut l’expliquer aujourd’hui. Si le mystère de l’acheminement des monolithes reste entier, par contre, la vocation du site fait l’objet de plusieurs théories.
1/ Les nombreux restes humains retrouvés indiquent que le site a été utilisé comme sépulture. Cependant, cette théorie défendable est peu probable. En effet, Stonehenge comme Carnac ne possèdent ni couloir, ni chambre funéraire.
Ce n’est pas le cas d’autres nombreux sites mégalithiques en Europe comme Antequera, New Grande ou au Castelet.
2/ Le site était tout simplement un lieu de culte pour les archéologues. Rien ne vient infirmer ou confirmer cette hypothèse.
3/ A partir de 1961, des astronomes tel que Gérald Hawkins, ont étudié le site. Leur thèse est la suivante :
Les mégalithes s’ordonnent en des lignes de visées mettant en valeur des phénomènes astronomiques.
Les cercles de trous correspondraient au système simple d’une machine à calculer gigantesque et primitive mais d’une précision étonnante.
L’anneau des trous d’Aubrey se rapporterait au cycle des éclipses lunaires. Hawkins a démontré qu’en déplaçant six pierres d’un trou chaque année, on peut prévoir tous les évènements lunaires sur de très longues périodes.
Enfin, différents angles entre les pierres solitaires matérialiseraient les solstices et les équinoxes, les levers et les couchers de soleil et de lune.
Pour les astronomes, Stonehenge est donc un immense observatoire.
Des coïncidences qui ne coïncident pas avec l’histoire.
Nul ne nie, y compris les archéologues, que les coïncidences astronomiques sont remarquables et donc de ce fait troublantes.
D’un point de vue astronomique, les calcules et résultats obtenus sont incontestables. Cependant, les archéologues émettent des objections bien compréhensibles.
La multiplicité des époques de construction leur semble contredire la théorie d’un observatoire bâti en connaissance de cause.
De plus, comment des populations « primitives » auraient eu les connaissances pour créer un tel observatoire ?
Au solstice d'été, les premiers rayons de soleil traversent le cercle et viennent frapper la Heel Stone. Au solstice d'hiver, les rayons passent entre les deux trilithes placés aux extrémités du "fer à cheval" intérieur
Beaucoup de scientifiques s’accordent en tout cas à dire que la précision des emplacements de mégalithes est trop grande pour être le fruit du hasard.
En parallèle, on peut également affirmer que les habitants de Stonehenge ne possédaient pas de connaissances scientifiques avancées.