Littéralement, berserk signifie "chemise d'ours".
Il apparaît certain que le phénomène a réellement existé, très semblable à l'amok malais. Comme lui, il incluait une forme dirigée, l'apanage d'initiés ( d'après certaines traditions, ils marchaient sur des charbons ardents, entre autres ), mais aussi les sagas mentionnent des cas non dirigés ( saga des fils de Droplaug: Droplaugarsonar Saga, Saga d'Egil Skallagrimsson ). Ils combattaient en général la poitrine nue*, et les descriptions insistent sur leurs yeux exorbités et comment ils bavaient en mordant le rebord supérieur de leur bouclier. Les pions d'un célèbre jeu d'échec scandinave qui sont parvenus jusqu'à nous représentent ce phénomène avec précision…
Dans les sagas comme, je présume, dans la réalité, l'attitude à leur égard est ambivalente: les rois et les sagas qui s'attachent aux rois les tiennent en haute estime - tandis que celles qui s'attachent à des individus plus ordinaires les dépeignent souvent comme des brutes qui usent de violence pour s'approprier les biens d'autres personnes en les provoquant en duel. En général, le héros leur règle leur compte.
Si dans la réalité ils ne ressentaient pas les blessures avant la fin de leur transe, ce niveau est seulement le plus bas dans les saga: là, un berserker sérieux est "un homme que le fer ne peut mordre." - les armes fer leur rebondissent dessus ! Egil, le héros de la Saga d'Egil Skallagrimsson, remporte la victoire de façon originale en déchirant la gorge du berserker à coups de dents…
( à noter que son grand-père et son père ont eu une telle crise de violence dirigée en se vengeant du roi Harald, si intense que son grand-père en est mort peu après; et que son père a failli le tuer dans une crise non dirigée ).
La sage d'Egil Skallagrimsson est d'ailleurs, je crois, la seule à faire un lien entre berserk et adoption d'une forme animale ( pour être exact, rester inerte pendant que son esprit prend une forme animale féroce et agit contre ses ennemis )
* une armure était quelque chose de fort coûteux à l'époque; bien sûr cela a évolué avec le temps mais les descriptions de bataille insistent souvent sur l'avantage de troupes mieux équipées i.e. protégées.