Il s’agit d’une série de 3 albums - Bosse au scénar, Norma au dessin. Les deux premiers,
l’Épée de Foudre ( paru en 3 parties dans Tintin en 1986-87 ) et
le Pays des Trolls, ont d’abord été publiés en Blanco en 1989 et 1991 avant la republication et le 3° tome
Moonwulf en Soleil en 2002.
Selon toute apparence, le 4° tome
Des Larmes de Sang ne sortira jamais…
La série retrace les aventures méd-fan de ( surprise ! ) la guerrière-voleuse Hazel et de l’apprenti-magicien ( renvoyé pour avoir mis le feu à son école… ) Ogan - Hazel le laisse la suivre sans le prendre très au sérieux.
Mettons les choses au point tout de suite: c’est une histoire méd-fan très très classique, mais il y a suffisamment de détails intéressants pour valoir la lecture.
Dans le 1° tome, nos aventuriers s’abritent de la pluie dans une tour de magicien; Hazel tombe raide dingue de l’épée que celui-ci offre pour récompense et accepte à l’instant la mission qu’il propose. N.B. : un type qui s’habille de noir avec un scorpion rouge sur le devant n’est PAS digne de confiance. Il y a du tuage d’orc assez sympa qui permet à Hazel d’utiliser son arsenal au complet ( épée courte, dague, shurikens ), un autre combat passable contre les squelettes invulnérables que le méchant conjure à partir des même dents de dragon que nos aventuriers lui ont ramené… ( qui a dit classique ? )
Le meilleur moment toutefois se situe après, quand nos héros essayent de se renseigner sur cette épée magique dont ils se sont emparés mais qui ne daigne fonctionner que quand elle est frappée par la foudre. Le sorcier - qui la gardait pour le compte de Quelqu’Un de beaucoup plus puissant - crée des homonculi ailés à partir de racines, les envoie après eux, voit et entend ce qu’ils voient et entendent grâce à un miroir magique et les fait assassiner le mage aviné auquel nos héros s’adressaient d’une aiguille dans la gorge…
( il a quand même le temps d’envoyer son âme dans son corbeau familier ).
Hazel, outre qu’elle botte des fesses avec élégance, dévoile un physique plus qu’appétissant; Ogan se révèle aussi incompétent en magie que nous le craignions mais pas inutile - certes c’est par hasard qu’il libère l’épée magique de sa prison mais au moins il fait preuve de sens de l’observation et de réflexes en sauvant Hazel une fois.
Le second voit nos héros et la fine équipe qui s’est constituée autour ( le corbeau, trois nains, un elfe qui fait du charme à Hazel y compris aux plus mauvais moments ) partir à la recherche du catalyseur de l’épée là où elle avait autrefois disparu. Il y aurait beaucoup à dire sur les plans ridicules du Grand Méchant, mais deux choses méritent l’attention dans cet album:
. une présentation des trolls comme une société cohérente, avec des combattants bien équipés et organisés et des chiens de guerre qui ne sont pas de la tarte molle, sous la domination de leurs prêtres, d’une;
. un fantabuleux combat de Hazel contre un cavalier invisible, de deux.
Ogan croît en arrogance et son utilité plonge en-dessous de zéro
; Hazel ne se résout pas à abattre l’elfe dans le dos quand il fuit avec l’épée ( c’est une épée elfe, elle doit revenir aux elfes, sacre bleu ! )
Le troisième montre une baisse de niveau qui explique sans doute l’arrêt de la série. Certes, on découvre des choses sur le monde - l’Empire local soutenu par le culte du Dragon de Lumière et le culte de Moonwulf qui incarne la rébellion et accorde des pouvoirs de lycanthropie - mais on peine vraiment à s’intéresser, c’est plat. Surtout, on jurerait que les mercenaires de l’inquisiteur cadavérique qui se lance sur la piste de l’épée sortent d’une boîte gay très cuir, à moins d’un subit désir de couler la série je ne comprends pas ce qui a pris aux auteurs
.
À noter qu’Ogan réussit finalement à jeter un sort - à savoir, à faire pourrir sur pieds le chef des mercenaires. Ceci dit, comme c’était le seul qui restait et qu’il allait devoir se prendre Hazel équipée de l’épée magique, il partait mort d’avance. Également que le trio Hazel+Ogan+corbeau se voyait rejoint par un chevalier dégoûté par les méthodes de l’inquisiteur.