Les grottes d'Ajanta
(image : noisebreack.com)
Elles sont 29. 29 grottes artificielles bouddhistes, creusées dans le basalte, dont trois inachevées, décorées de sculptures et peintures à profusion. En 1983, le site d'Ajantâ a été classé au patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO.
(image : theculturetrip.com)
Elles ont été découvertes par hasard en 1819 par des britanniques lors d'une partie de chasse. Les grottes ont été excavées sur la face sud du ravin surplombant un torrent et s'échelonnent d'une dizaine à une quarantaine de mètres au-dessus du lit du torrent. Elles ont été creusées en partant du plafond et en descendant jusqu'au sol, une technique utilisée de façon générale en Inde. Elles se classent en deux catégories, les premières servaient de refuge aux moines durant la saison des pluies ou lors d'attaques de pillards, et les suivantes servaient plutôt de salles de réunion et de prière.
(image : atlasobscura.com)
(image : kids.britannica.com)
(image : nybooks.com)
(image : elencantoocultodelavida.blogspot.com)
Dans un état de conservation incroyable à leur découverte, peintures et sculptures se sont hélas beaucoup dégradées, comme les tombes égyptiennes, à force de tourisme de masse et suite aux visites des innombrables pèlerins. Aujourd'hui, les autorités tentent d'en restreindre l'accès, ce qui n'est pas facile, le lieu étant sacré pour des millions de personnes… Faute de mieux, des conditions drastiques sont imposées aux visiteurs : pas de flash, plus de photo dans certains endroits, pas plus de 10 minutes dans chaque grotte, barrières de sécurité pour empêcher les gens de toucher les œuvres…
Les peintures sont encore plus fragiles, se dégradant très vite alors qu'elles étaient restées intactes 2000 ans. Il faut saluer ici le travail de restauration des spécialistes et aussi celui de Prasad Pawar, sculpteur et photographe indien, qui a entrepris de numériser toutes les fresques afin de sauvegarder "virtuellement" cet héritage et ce témoignage artistique unique :
(image : hindustantimes.com)
(image : trawell.in)
(image : gobeyondbounds.com)
Plus qu'un sanctuaire, c'est comme Lalibela en Ethiopie, une véritable cité monastique, avec ses temples, salles de prière, ses halls et couloirs, ses dépendances, bibliothèques et logements, le tout entièrement sculpté, excavé, dans la roche la plus dure et entièrement peint et ouvragé. Des moines y résidaient, étudiaient, des pèlerins ou dignitaires religieux s'y rendaient et y résidaient pour prier, étudier, méditer…
L'ensemble est d'une richesse inouïe, chacune des 29 grottes ayant sa propre décoration, son propre style, sa propre finalité, chaque centimètre carré étant sculpté ou peint.
Vue d'ensemble (agrandissez pour mieux voir) :
(image : freakyyash)