LA GUERRE ETERNELLE

C’est histoire de William Mandella jeune homme brillant, sélectionné pour faire partie d’une unité d’élite en partance pour affronter les Taurans, première (et seule) civilisation extraterrestre rencontrée par l’homme.  Voyageant dans l’espace, sautant de trous noirs en trous noirs (le moyen de déplacement spatial) il s’en suit un décalage de plus en plus grand entre le héros et la société qu’il est sensé représenté. Lui vivant sa vie de soldat,  voyageant sans vieillir pendant des siècles à la vitesse de la lumière ; et la terre sur laquelle la vie continue emportant avec les années le monde qu’il a connu.
Cette BD de trois tomes est à l’origine un roman de Joe Haldeman, le récit peut être considéré comme un peu autobiographique, l’auteur  ayant servi au Vietnam et expérimenté de nombreux sentiments de son héro. Une très bonne BD a lire si l'occasion se présente.

"La Guerre éternelle est beaucoup plus un ouvrage dénonçant la guerre qu'un roman antimilitariste. Je suis contre la guerre, pas contre les soldats. Bien sûr, j'ai pu être dur pour une classe particulière de militaires, les officiers. Personne ne s'en est jamais plaint." Joe Haldeman

Histoire assez désespérée dirait-on... Une sorte de fuite en avant ou de course à l'abîme ? Au vu de ton message, on pourrait même parler d'existentialisme, vivre, vivre totalement, jusqu'au bout, quitte à se détruire. Si la mort de la femme de l'auteur explique cela, je note également la date (1976) : on est en plein dans les 70's, la contestation, la révolte, un certain bouillonement créatif...
Peut-on encore la trouver facilement ?

On la trouve facilement car elle est rééditée, j'aurais pu me la faire dédicacer quand j'ai vu Druillet l'an dernier, ou même il y a quelques semaines quand il est repassé dans mon quartier pour une séance de dédicaces...

Cette oeuvre de Druillet est effectivement sa plus personnelle. Il s'y représente avec le portrait de sa femme. Une BD pour exorciser la douleur, la mort ... ce n'est pas banal.
Mais Druillet n'est pas banal. Il l'écrit donc au pire moment de sa vie. De plus, cela coïncide avec son isolement en banlieue.
En effet il y a avait déménagé avec sa femme pour pouvoir y travailler au calme : à Paris, Druillet accueillait chez lui des tas de potes et d'artistes, une sorte de salon littéraire BD SF, un vivier créatif qui se retrouvera dans les locaux de Metal Hurlant, le mag qu'il a fondé avec Dionnet et Moebius.
Ce dernier, son ami, longtemps fasciné par les dessins de Druillet, le "lâche" pour tomber sous l'emprise de Jodorowski, puis Moebius poursuivra ses errements dans différentes sectes.
Druillet se retrouve seul, et comme il le dit, ça n'allait pas fort, il venait de perdre sa nana.
Comme en plus il commençait déjà à prendre ses distances avec Metal Hurlant, on comprendra facilement pourquoi l'album s'intitule La Nuit.

Ce soir, dans ce sujet : la saga Metal Hurlant ... à venir

Ah oui, quand même... Personnage assez atypique. J'aime beaucoup l'idée de ce "cercle" littéraire BD SF, où se rencontrent des artistes venus de tous les horizons. J'imagine un appart bondé, remplis de potes, d'artistes, ça bouillonne, ça fuse, de futurs chefs d'oeuvre naissent là, écrits en quelques jets sur un papier sur le coin d'un canapé ou un bout de table entre deux discussions animées... Bon, ça se trouve, c'était pas du tout cette ambiance là, mais j'aime l'imaginer ainsi.