LES FEUILLES DE GINKGO

On le trouvait régulièrement au détour des allées des jardins des empereurs chinois et japonais. Surnommé "Arbre de la longévité", le ginkgo possèderait de nombreuses propriétés puissamment antioxydantes, illustrées par sa grande résistance à la pollution, aux parasites et sa longévité assez exceptionnelle. Effectivement, puisqu'il s'agit d'une des espèces végétales les plus anciennes au monde, apparue il y a... 270 millions d'années (ça calme...)

Pour autant, sa version sauvage n'existe plus. Seul subsiste la version cultivée, à l'origine dans les Monts Tianmushan, dans le sud-est de la Chine. Il a été par la suite importé en Corée et au Japon. L'Europe et l'Occident l'ont découvert en 1692, grâce au botaniste et médecin allemand Engelbert Kaempfer, qui séjourna à la cour du Shogun. Mais ce n'est qu'un siècle plus tard environ que le premier plant fût ramené et implanté en Europe.

Pour les chinois, il est "L'arbre aux 40 écus" ou encore "L'abricotier d'argent". Les japonais, eux, ont choisi sa feuille, représentée de manière stylisée, comme emblème de leur capitale, Tokyo. Avec le cerisier en fleurs, c'est l'arbre le plus cité dans les romans et chansons de geste nippones.

Pourquoi un tel engouement ?
Le ginkgo est utilisé dans la médecine traditionnelle chinoise (ses feuilles en fait) depuis la plus haute antiquité. Les résultats de plusieurs études scientifiques montrent que ces feuilles contiennent une grande variété de substances, dont des flavonoïdes, des terpénoïdes, des lactones sesquiterpènes, des ginkgolides et des bilobalides. Les effets bénéfiques du ginkgo sur l’organisme sont nombreux, parmi ceux observés, notons une activité antioxydante certaine, une augmentation du débit sanguin notamment au niveau du cerveau, une forte prévention du vieillissement oculaire, une lutte efficace contre les pertes auditives et une protection du système nerveux.
Riche en flavonoïdes, l'extrait de feuilles de ginkgo serait donc un puissant antioxydant avec des propriétés neuroprotectrices certaines. C'est pourquoi on pense qu'il pourrait avoir un effet bénéfique pour diminuer les pertes de fonctions liées au vieillissement neurologique comme la perte de mémoire. Il permettrait également de mieux supporter le froid.

C'est un arbre que j'adore, par contre quand on a un petit jardin mieux vaut éviter de planter un arbre femelle. La beauté est la même, par contre à l'automne l'arbre femelle va donner de nombreux fruit qui deviennent à maturité malodorant. Il y a une allée du parc Michalon de Grenoble qui est à éviter pendant quelques semaines.


Pour revenir à des considérations plus culturelles, la coiffure des Sumotoris est une feuille de ginko stylisée. Une preuve supplémentaire de l'attachement que portent les Japonais à cet arbre.

http://ussbotanybay.com/blog/index.php?Ginkgo-biloba/p1

Une natte de cheveux est rabattue vers l'avant et coiffée pour ressembler à la feuille.

J'ignorais que la coiffure des sumotoris en découlait ! Le goût des Japonais pour la nature, cerisiers en fleur et gingko en tête, est bien connu dans la littérature japonaise.


Voyons donc cette feuille de plus près :