LE KARATÉ

L’art de la main (Te) vide (Kara) est né à Okinawa, une ile située à équidistance de l’ile de Honshu et de la Chine. L’ile fut indépendante au 12ieme siècle, puis chinoise, a nouveau independante enfin japonaise en 1879.

Autour du 14 ieme  siècle Okinawa était encore une colonie chinoise, durant cette période le Tode (main chinoise) fut introduit sur l’ile. Les familles chinoises nobles, fonctionnaires et soldats arriverent avec leurs expertises. Cela donna lieu au developpement de différentes écoles. Les villes de Naha, Tomari et Shuri eurent donc le Naha Te, le Tomari Te et le Shuri Te. Au 19ieme on se réfère à toutes ses écoles en les appelant Okinawa Te.

Le Nahate présente des techniques courtes des frappes au corps à corps  et des postures plus hautes, son ancêtre est à chercher dans le Shaolin sud.
Le Shurite propose des postures plus longues et basses, l’utilisation des jambes plus présente avec des frappes plus hautes, le style est lié au Shaolin nord.
Le Tomarite est plus porche du Shurite mais présente aussi des caractéristiques du Nahate , il incorpore aussi plus d’esquives et de projection.

Pour compliquer le tout, les différents styles ont été transmis par différents maîtres, les maîtres ayant eu plusieurs élèves et les élèves plusieurs maîtres (voir ci dessous en très très simplifié). On est loin de l’image transmise par les films avec un élève qui reste fidèle à son professeur.


Au début du 20ieme siècle les maitres d’Okinawa voulurent faire connaitre leurs techniques au Japon. Le maitre qui fut choisi pour introduire les techniques fut Gishin Funakoshi, créateur du style Shotokan (style très pratiqué dans le monde et en France).
Il fut suffisamment convainquant pour faire sortir son art de l’ignorance et le faire adopter par de nombreux japonais. Par contre les autres styles Okinawiens restèrent dans l’ombre encore quelques décennies, en effet  ils ne bénéficiaient pas de Dojo (salle d’entrainement) à Tokyo. L’installation au Japon de Funakoshi fut beaucoup facilitée par Jigoro Kano le fondateur du Judo et qui a beaucoup œuvré pour la conservation du patrimoine martial du Japon.
En 1935 l’Okinawa Te change de nom, le Japon nationaliste cherche veut se débarrasser de toutes traces d’influences chinoises. Les caractères chinois et les références à la Chine sont éliminées (Tode /main de Chine éliminé). N’ayant pas d’autre choix,  une assemblée de maître des différents courants Okinawaiens choisie le nom karaté désigner leur pratique.
Après la guerre, de nombreuses écoles et styles différents apparaissent représentant la pratique et l’opinion martiale de leurs créateurs, il y a aujourd’hui plusieurs centaines de styles différents. Du plus doux aux plus dures comme le Kyokushinkai  ou les combats sont au KO.


Plus généralement le Karaté est un des nombreux maillons de la chaine des arts martiaux d’Asie. Quand le Bodhidharma partît du sud de l’inde pour partager sa philosophie (5-6ieme siècle), il enseigna aux moines chinois des techniques de boxe pour se maintenir en bonne santé. Les styles Shaolin chinois viennent de là, comme mentionné plus haut, elle furent transmises à Okinawa puis au Japon. Le Karaté fut à son tour étudié et amalgamé aux arts martiaux traditionnels en Corée, ce qui donna le taekwondo.
Ces liens de filiation se retrouvent dans certains exercices tels que les Tao (Chinois)/Kata(Japonais)/ Poomse(Coréen) (qui sont des enchainements de technique codifiés). Les séquences de mouvements se retrouvent transformées ou parfois reproduites à l’identiques, laissant deviner leurs origine.

Pour ma part je suis ceinture noire 1er dan de karaté shotokan. J'ai pratiqué 11 longues années de ma vie avant de prendre une autre voie, celle du kung fu wushu depuis cette année.

Bienvenue Arzach, n'hésite pas à venir te présenter dans l'entrée.

Mon fils pratique le karate do depuis 4 ans, dans un dojo où ils ne font pas de compèt'.

Bon, au début (il avait 4 ans), c'étaient des parcours de motricité — sauts, marche en équilibre, roulades — mais pratiqués en karategi (appelé à tort kimono), au cours desquels il avait à faire une parade, un coup de poing ou un coup de pied.

J'ai été étonné un jour de ses 7 ans, en le voyant faire un kata à la maison, de voir la précision et la stabilité qu'il avait acquis. Le travail de polissage du corps…

C'est d'ailleurs étonnant de voir les capacités de concentration de certains enfants. Par exemple, le kata Heian shodan par une petite fille de 4 ans :


ou des kihon (mouvements de base) par une petite fille de 5 ans (peut-être la même, elle a le même prénom) :

Ok cdang ! Merci pour le lien de présentation, j'y cours

A propos du karaté: C'est une très belle école de vie qui apporte énormément tant dans le domaine de la concentration, de la confiance en soi, de la maîtrise, du respect etc...

Un point négatif cependant qui mérite de ne pas être éludé: Apprendre à combattre peut exacerber l'agressivité parfois (surtout si compétitions il y a).
Bien sur, le but des arts martiaux est de trouver la paix et la maîtrise de soi, mais dans le chemin, selon les circonstances, il est possible de rencontrer notre ombre.
C'est nécessaire et normal. Un bon encadrement et l'étude de valeurs altruistes et pacifistes évite de transformer cet écueil en vrai problème ( ce faire séduire par le côté obscur de la force lol )

Pas de panique, la route est longue et jalonnée d'épreuves !

Arzach a écrit:

Un point négatif cependant qui mérite de ne pas être éludé: Apprendre à combattre peut exacerber l'agressivité parfois (surtout si compétitions il y a).

C'est pour ça que je n'ai jamais aimé le côté compétition dans les arts martiaux. Pour moi, c'est surtout une philosophie.

Après celui qui trouve son "trip" dans des tournois, c'est son choix. Je le respecte.

Moi je trouve le mien dans le Tai Chi ...

Une petite vidéo de kihon ippon Kumite réalisée par des enfants. Étonnant de maîtrise, de précision, de stabilité, pas de mouvement parasite.

Le handi-karaté est la branche karaté du handisport, une pratique adaptée au handicap donc. Le principe de base est l'adaptation au handicap, physique et/ou mental. Le bénéfice recherché est un bien-être par l'exercice physique, et un développement : musculaire, mental (coordination, concentration).

C'est l'exemple type de la différence entre un art martial (art de la vie et de la mort, travailler pour se dépasser et s'améliorer quelque soit le niveau de départ et le niveau d'arrivée), et un sport de combat (travailler pour terminer 1er lors d'une compétition).

Je citerai ici deux exemple : la CAMI, Cancer arts martiaux et informations, http://sportetcancer.com/

Selon des études (qu'ils ne citent pas) :

Citation :

I/ […] pendant les traitements
[…]
la pratique d’une activité physique respectant des critères d’intensité, de régularité et de fréquence, et encadrée par des professionnels formés :

• Réduit significativement la fatigue
  
• Améliore la qualité de vie pendant les traitements
  
• Diminue les effets secondaires et atténue la toxicité des traitements
  
• Augmente le taux de survie
  

II/ […] pendant la période de rémission
[…]
une pratique régulière d’une activité physique :

• diminue le risque de récidive de 50%
  
• continue de lutter contre la fatigue
  
• facilite un retour à la vie sociale, familiale, et/ou professionnelle.
  

III/ Bienfaits psychologiques de la pratique physique et sportive
[…]

• Réappropriation du schéma corporel,
  
• Réconciliation avec son corps,
  
• Confiance retrouvée,
  
• Meilleure estime de soi,
  
• Mieux-être
  
• Lutte contre l'isolement créé par la maladie (pratique en groupe)
  

IV / Bienfaits de la pratique sportive en Général
De nombreuses études démontrent également l'impact préventif de la pratique d'une activité sportive régulière pour diminuer le risque de développer un cancer.

[…]
Contrairement à une idée parfois reçue, la pratique d'une activité physique et sportive (dans des conditions spécifiques d'encadrement et de pratique […] ne rajoute pas de la fatigue à la fatigue mais permet bien de la diminuer.

Le deuxième exemple (ne ratez pas la vidéo) :
http://www.spi0n.com/said-mahmoudi-karate-ampute/

Citation :

Le jeune marocain de 19 ans amputé des deux jambes et des deux bras surmonte son handicap pour pratiquer son sport à haut niveau. Dans cette vidéo, Saïd réalise une série de katas lors d'une compétition, il se bat ensuite contre deux karatékas parfaitement valides pour un spectacle de combat. Saïd Mahmoudi a été deux fois champion du Maroc et a représenté les arabes et son pays dans plusieurs compétitions internationales dans la catégorie handisport tout en continuant ses études.

Les effets positifs de l'activité physique sur la santé et le moral ne sont plus à démontrer je pense.
Pour ce qui est de la fatigue, je distinguerai la bonne et la mauvaise. La bonne, c'est celle de l'exercice physique justement, qui libère des endorphines et donne une sensation de bien-être : on est crevé, on prend une bonne douche et on dort bien pour se réveiller en forme. La mauvaise, c'est celle de l'inaction (crevé de rien faire), de l'ennui ou la fatigue nerveuse, fébrile, provoquée par le stress ou le surmenage.

Même les ours pratiquent le karaté !.

Ce n'est pas vraiment le bon endroit (c'est un sujet à cheval sur Le gymnase et La salle de soins), mais comme on a déjà commencé à parler ici des bénéfices du sports sur les personnes malades de cancer (en traitement ou en rémission) :

Valérie Dejean, « Sport : la bête noire du cancer », Interception, 12 juin 2016, ©France Inter
https://www.franceinter.fr/emissions/interception/interception-12-juin-2016

cdang a écrit:

— mais pratiqués en karategi (appelé à tort kimono)

Pas vraiment car l'équipement de base (kimono) a été emprunté au début au judo.

Albatur a écrit:

cdang a écrit:

— mais pratiqués en karategi (appelé à tort kimono)

Pas vraiment car l'équipement de base (kimono) a été emprunté au début au judo.

Initialement, je ne sais pas, mais actuellement, le karategi est différent du judogi : le judogi est épais car il doit résister aux saisies et tractions, et le tissage est en général en « grain de riz », tandis que le karategi est plus fin pour faciliter les mouvements (et avoir moins chaud).

Mais dans tous les cas, l'appellation kimono est erronée. On peut parler de manière générale de keikogi (vêtement d'entraînement) ou de dogi (vêtement pour la pratique de la voie), la veste est parfois appelée shitagi (sous-vêtement, dans le sens slip et chaussettes, mais aussi dans le sens de vêtement porté sous l'armure, pourpoint).

Oui je sais que de nos jours ils sont différents, ayant fait du judo j'ai de suite vu la différence quand on a acheté celui de mon fils.