Terrifiante bâtisse, perdue au milieu de nulle part au fin fond du Kentucky, le sanatorium de Waverly Hills avait pourtant tout pour être un modèle d’établissement de santé. Il est considéré aujourd'hui comme étant le lieu le plus hanté du monde.
Sa construction aura duré deux ans, de 1910 à 1912, et le résultat sera exceptionnel. Plusieurs extensions viendront s’ajouter au bâtiment original pour arriver à un établissement gigantesque. Plus de 800 000 m², 506 chambres réparties sur 5 étages, 430 pièces annexes, une bibliothèque, une pharmacie, une salle de classe, des laboratoires et des salles d’opérations en grand nombre.
Il ouvrira ses portes afin d’accueillir une épidémie de tuberculose, appelée à l’époque « peste blanche ». Sauf qu’en l’absence de traitements, tout ce qui était à disposition des praticiens était une cure de soleil. Très inefficace…
Mais durant sa longue activité, plus de 63 000 personnes y aurait trouvé la mort.
Les malades étaient enfermés et ne recevaient aucune visite, afin de ne pas propager l’épidémie. Les morts étaient toutefois si nombreux (jusqu’à 24 par jour) qu’un tunnel avait été aménagé en sous-sol afin de convoyer discrètement les cadavres pour ne pas affoler les autres « convalescents ». Ce tunnel, long de plus de 150 mètres a depuis été baptisé « tunnel de la mort ».
L’établissement fermera ses portes en 1962 quand un traitement anti-tuberculeux, la streptomycine, sera mis au point, et deviendra le Woodhaven Geriatrics Hospital, une maison de retraite, jusqu’en 1981. Date à laquelle une série de scandales lié aux mauvais traitements infligés aux pensionnaires contraindra les propriétaires à une fermeture administrative.
En 1983, un certain Clifford Todd racheta les lieux dans le but de faire de Waverly Hills une prison fédérale. Faute de moyens suffisants, le projet fut abandonné. Un autre projet voulait faire du site une résidence de luxe, mais là encore, ce projet fut un échec.
En 1996, Robert Alberhasky acheta le domaine dans le but farfelu d’en faire un lieu de pèlerinage. Une statue de 150 mètres de haut, inspirée du Christ Rédempteur du Pain de Sucre Brésilien, devait devenir l’épicentre d’un lieu truffé de chapelles, de boutiques de souvenirs, et des visites guidées étaient même prévues. Encore une fois, faute de moyens, le projet tomba à l’eau. Furieux, Robert Alberhasky voulut détruire ce bâtiment qui l’avait ruiné en moins d’un an. Il fit miner l’ensemble des fondations, mais une injonction du National Register of Historical Places lui interdit de commettre l’irréparable.
Waverly Hills, à l’abandon, se dégrada lentement, régulièrement pillé et vandalisé… Ce qui n’empêcha pas Charlie et Tina Mattingly de le racheter en 2001 afin de le transformer en hôtel 4 étoiles. Depuis cette date, le bâtiment est en cours de restauration, et des circuits touristiques y sont organisés. Mais il est difficile d’y garder du personnel…
Voilà ce qu’on peut dire sur Waverly Hills de façon certaine. Mais ce bâtiment démentiel cache de lourds secrets.
Le premier élément concerne la chambre 502.
Une infirmière s’y serait pendue en 1928, en raison de sa grossesse non désirée, et hors mariage. Une autre infirmière, lorsqu’elle l’aurait découverte, se serait défenestrée.
Deux morts, pour une seule pièce. Et des témoins racontent que l’on peut y ressentir une présence obsédante, et même entendre des voix nous ordonnant de quitter les lieux.
Autre élément étrange, relaté par tous les propriétaires successifs de la bâtisse : les odeurs de cuisine s’échappant de la cafétéria tôt le matin. Odeurs de pain chaud, de café, de bacon, d’oeufs au plat, etc… Alors que bien entendu plus aucun cuisinier ne travaille sur les lieux.
Une petite fille apparaît régulièrement au troisième étage, mais s’échappe dès que l’on tente de l’approcher. Détail étrange, d’ailleurs, puisque Waverly Hills n’accueillait que peu d’enfants… Certains imaginent qu’il s’agit du spectre de l’enfant à naître de l’infirmière qui s’est pendue… Pour information, le traitement d’héliothérapie des plus jeunes se passait sur le toit. On peut d’ailleurs y entendre parfois une comptine chantée par des voix d’enfants emplies de tristesse : Ring around the Rosy.
Une autre apparition récurrente est celle d’une vieille femme, pieds et poings liés, au niveau de l’entrée principale du site. Elle implorerait l’aide des passants en exhibant des chaînes qui la meurtrissent au point de la faire saigner.
Mais les éléments les plus troublants, qui ont conduit plusieurs vigiles à quitter leur métier, et plusieurs propriétaires à revendre le bâtiment, ce sont ces inexplicables traces de pas (mais aussi de sang frais) visibles dans la poussière au sol. Mais également clairement perceptibles dans la crasse au plafond, ou dans les murs. Alors que quelques minutes auparavant, et en l’absence de toute personne sur le site, il n’y avait rien…
Dernier détail, particulièrement étrange : les ampoules de certains secteurs du lieu s’allument de façon intempestive… alors que l’électricité y a été coupée en 1982. En effet, certaines zones du site, trop dégradées, n’ont pas été réalimentées par le réseau, et pourtant, les lumières s’y allument sans raison. Cela concerne notamment le fameux tunnel de la mort, dans lequel le spectre de la jeune fille apparaissant au troisième étage a été vu à de nombreuses reprises.
Quant aux malades eux-mêmes, on raconte que des expériences médicales à la limite de la barbarie étaient menées sur eux. Le traitement principal était la thoracoplastie, technique d’ablation d’une ou plusieurs côtes afin d’affaisser les poumons pour qu’ils soient moins comprimés. Une technique encore utilisée de nos jours, mais avec plus d’efficacité. A Waverly Hills, seuls 5 % des patients y survivaient. D’autant que des témoignages contradictoires font été d’opération sans anesthésie… Une autre technique souvent utilisée était la mise en place d’un ballon entre les poumons, cette fois-ci afin de les comprimer afin que les alvéoles se libèrent de leurs mucosités. Là, le taux de survie était encore inférieur, de l’ordre de 2 %.
Aujourd'hui c'est un lieu prisé par les chasseurs de fantômes.
Cependant la vérité aurait été largement enjolivée, comme le nombre de victimes qui d’après des données historiques ne serait pas 63 000 mais environ 8000, une énorme différence… Pour les opérations le fait de couper certaines côtes des patients était souvent utilisé. Il s’agit de la thoracoplastie (*Résection partielle ou totale de plusieurs côtes, destinée à provoquer l’affaissement d’un poumon malade, notamment en cas de tuberculose pulmonaire.) cette intervention difficile et de dernier recours coutait souvent la vie aux malades.
En ce qui concerne la chambre 502 il n’y aurait apparemment aucunes traces de ces deux suicides. Pourtant nombreux sont ceux qui déclarent avoir ressenti une présence au sein même des bâtiments, avoir eu une sensation de mal-être, d’avoir du mal à respirer ou même avoir été témoins d’apparitions.
Cela étant il ne serait pas étonnant que ces témoins se soient laissés envahir par leurs émotions au vu de l’histoire des lieux…