Un titre qui correspond bien à ce personnage qu'Howard (à mon goût) a eu un peu trop tendance à mettre en avant dans ses récits : El Borak est le plus fort, le plus rapide, le plus brave... J'en ai déjà parlé dans le sujet consacré à ce héros howardien (voir
Les chambres).
Trois histoires sont présentées ici dont... une seule de El Borak.
- Shalizahr la Mystérieuse
- L'horreur sans nez
- La malédiction du crâne d'or
Shalizahr la Mystérieuse met donc en scène El Borak dans une histoire absolument superbe et pour cause : il s'agit tout simplement de l'excellente aventure de Conan,
Le kriss, transposée dans le monde et l'époque de El Borak. Un procédé fréquent chez Howard, qui rédigeait parfois deux versions d'une même histoire pour avoir plus de chances de la voir publiée.
On a donc ici une autre version, excellente et quasiment aussi palpitante que l'originale (la magie et le surnaturel en moins et certains passages modifiés pour rester cohérent). Encore une fois, Howard nous sert un Orient fabuleux, des personnages étonnants, une mêlée de costumes, de décors et d'ethnies qui donne le vertige et l'impression d'un monde coloré, chatoyant, profondément original. Les deux versions sont excellentes, on peut préférer celle de Conan pour le côté magique et surnaturel, avec notament les pouvoirs occultes de Virata et les goules de Yanaidar, absentes de la seconde version. Du très bon, donc.
L'horreur sans nez nous replonge dans ces aventures typiques d'Howard, genre "club des explorateurs", avec ces personnages baroudeurs et aventuriers des années 1930, mais dans le même temps érudits et cultivés, aussi à l'aise perdus dans la Cordillère des Andes à la recherche d'un temple oublié que dans les salons feutrés aux boiseries ouvragées.
En voici donc deux, invités par un égyptologue réputé dans sa demeure isolée à la campagne. Nos deux compères se retrouvent seuls dans la maison avec le maître des lieux et son serviteur sikh, lequel a la particularité d'avoir perdu son nez au cours d'un combat. Très vite, le maître de maison est tué d'une façon horrible et le mystérieux serviteur disparaît. Mais il y a cette momie étrange ramenée d'une région lointaine par le défunt... Le tueur n'est peut-être pas celui que l'on croit... Là encore, du très bon.
Enfin, voici
La malédiction du crâne d'or, texte très court de quatre pages à peine, mais puissament évocateur. En une ère oubliée, un redoutable roi-sorcier va mourir, terrassé par un guerrier barbare. Consumé par la haine, l'agonisant lance une terrible et fantastique malédiction sur les enfants des hommes. Des milliers d'années plus tard, l'un d'eux découvre les restes du roi-sorcier... En dire plus serait gâcher le plaisir. Une histoire courte, immersive, percutante et terriblement efficace.